Le "transect" est l'une des méthodes utilisées pour surveiller les populations de papillons. Les autres méthodes comprennent le marquage, la recapture et l'estimation par espèce.
Le transect
Cette méthode implique un individu ou un groupe d'individus qui entreprennent une marche hebdomadaire régulière qui suit un itinéraire fixe à travers un habitat de papillons. L'itinéraire est divisé en sections, chacune représentant un sous-habitat différent.
Un transect sur un site boisé par exemple peut comprendre une section à travers une zone récemment taillée, une autre section à travers une plantation de sapins et une autre à travers un peuplement de chênes adultes.
Les papillons observés dans chaque section sont comptés, et les chiffres sont comparés à ceux obtenus dans d'autres sections, ou dans la même section au cours des années précédentes. Les chiffres ne représentent pas des dénombrements précis de la population, mais sont utiles pour évaluer la façon dont les effectifs fluctuent en réponse à des facteurs de gestion tels que les régimes de pâturage ou de taillis.
Malheureusement, cette méthode présente de nombreux inconvénients :
- Les espèces remarquables telles que les Piérides de la rave (Pieris rapae) ou les Citrons (Gonepteryx rhamni), peuvent être facilement comptées, mais les espèces plus petites et plus ternes telles que les Point-de-Hongrie (Erynnis tages) et les Argus bleu-nacré femelles (Polyommatus coridon) ont tendance à être largement sous-estimées.
- Les papillons volants dans les prairies ouvertes sont plus faciles à compter que ceux des forêts.
- Le nombre de chaque espèce active et observable varie fortement en fonction du climat, des conditions météorologiques locales, de l'heure de la journée et d'autres facteurs.
Le marquage et la recapture
Cette méthode appelée CMR (capture - marquage - recapture) consiste à capturer chaque individu d'une espèce particulière, à le numéroter et à le marquer en lui appliquant une tache de peinture, puis à le relâcher. Le lendemain, le processus est répété, et le nombre de papillons "manquants" est compté, tandis que les "nouveaux arrivants" sont eux-mêmes marqués.
Sur une période de 2 ou 3 semaines, il est possible d'analyser la constitution des populations, la durée de vie des individus et les déplacements des individus d'une partie du site à l'autre.
Les inconvénients sont les suivants :
- Il n'est pas possible de savoir pourquoi des individus "disparaissent". Meurent-ils, se dispersent-ils ou migrent-ils, copulent-ils simplement ou se reposent-ils et ne sont-ils donc pas capturés ?
- Cette méthode fonctionne assez bien pour certaines espèces sur de petits sites, mais est impraticable sur de grands sites, et impossible pour des espèces telles que le porte-queue violet qui passe toute la journée au sommet des chênes.
Estimation liée à l'espèce
Cette méthode utilise une combinaison de "connaissance du terrain" et de calcul. Un entomologiste expérimenté peut par exemple se promener sur un site de prairie en comptant le nombre d'Argus bleu-nacré mâles. Il compte par exemple un total de 300 mâles en une heure.
Ce nombre est doublé à 600 pour tenir compte du pourcentage de femelles dans la population. Ensuite, il est multiplié par un facteur qui tient compte de la superficie du site où se trouve un habitat similaire - peut-être que la promenade n'a conduit l'entomologiste qu'à travers 10 % de l'habitat, donc le chiffre serait multiplié par 10 pour donner un total de 6000.
Le comptage n'a eu lieu que pendant une heure, sur une journée, mais l'espèce peut avoir une saison de vol de plusieurs semaines, donc d'autres facteurs doivent être pris en compte : Quel est le pourcentage de la population totale qui a déjà émergé ? Quel pourcentage de la population totale était déjà sorti ? Quel pourcentage volait pendant l'heure où le comptage a eu lieu ?
Différentes formules (calculées à partir des données de marquage et de recapture) peuvent être appliquées pour calculer la taille approximative de la population totale.
En multipliant le nombre d'individus dénombrés (300) par le facteur approprié, on peut obtenir une population totale de 1 000 individus ou de 20 000, selon la taille du site, l'habitat disponible, le comportement du papillon et le stade de la saison de vol auquel le dénombrement a eu lieu.
Les inconvénients de cette méthode sont les suivants :
- Elle est très subjective - pour qu'elle ait une valeur comparative, il faudrait utiliser le même entomologiste et les mêmes formules sur chaque site.
- Les zones d'un site qui semblent identiques peuvent abriter des nombres de papillons très différents - par exemple, certaines zones peuvent avoir un sol plus profond - un facteur qui affecte le mélange de végétation, la hauteur des nuées et le microclimat.